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POV : PARCOURS TYPE DU TATOUEUR

Mon parcours, celui d’un TATOUEUR type 

 Comme moi, la plupart des tatoueurs que j’ai pu rencontrer son devenus ce qu’ils sont après une reconversion. On « tombe » dans ce milieu, par le biais de connaissances ou par passion. Souvent, ce sont des artistes dans l’âme qui ont suivi un cursus général et qui reviennent à leur passion.

 Ce Métier est encore « mal vu » par les anciennes générations qui ne considèrent pas qu’il s’agisse d’un véritable métier, contrairement à d’autres métiers d’art. La société et l’éducation nationale a tendance à nous diriger plutôt vers des métiers plus conventionnels pour nos études. 

  
Pour ma part, je dessine depuis que je peux tenir un stylo. Nombreuses anecdotes sur mes « oeuvres » à l’âge de 4 ans amusent encore ma famille. 

Je dessinais tout le temps. À l’école, j’avais des demandes constantes des camarades : « oh Laure, tu peux me dessiner ça ? » « moi aussi! Moi aussi!».

À cette époque où nous n’avions pas d’accès direct à internet, la seule banque d’image disponible immédiatement était dans ma tête. Cette expérience anodine m’a appris à mémoriser les formes de milliers d’objets. Je me demandais comment mieux les observer, comprendre les volumes, les lumières et les textures.

Autodidacte, j’essaie de me perfectionner et je m’aventure sur toutes les techniques où je prends parfois des cours:  aquarelle, huile, pastel, graffiti, poterie, peinture sur soie, sculpture sur bois, peinture à l’huile, peinture textile…

A l’âge de 15 ans, je suis invitée à participer à des expositions dans ma ville et réalise des fresques temporaires pour la mairie de Sassenage. On écrit même un article sur moi dans le Sassenage en pages « de l’or dans les mains ».

Pendant ma scolarité, je dessine en cours. Pas uniquement par ennui, mais pour imager mes cours. Très studieuse, j’essaie d’intégrer une école d’art pour faire un BAC artistique. Dommage, notes de maths et d’histoire insuffisantes. Mes dessins ? Jamais regardés. C’est un refus, je dois choisir autre chose.

La suite, c’est que je suis donc partie en bac général. J’adore la science, la biologie. Après un Bac S, je deviens orthoptiste, passionnée par le système visuel. Pour  l’info, tes yeux occupent le tiers de ton cerveau ! Ce sont tes yeux qui te permettent d’apprécier la plupart des formes d’Art. 

 

Finalement, comprendre comment le cerveau interprète ce qu’il voit c’est pour moi un plus pour mieux comprendre comment dessiner. 

 Devenue experte dans le domaine visuel après 5 ans, je ressent davantage ce sentiment que je ne suis pas à ma place. Bore Out, sentiment de gâcher ma vie à passer à côté de mes capacités artistiques et créatives. L’angoisse de ne pas produire, la sensation de régresser. Je dois agir.

Une discipline occupe toutes mes pensées depuis des années: le tatouage

J’ai passé la formation d’hygiène et salubrité en 2020 mais par manque de confiance en moi, par peur : je mets des mois à sauter le pas et quitter mon travail confortable. En parallèle en 2023, je participe à une exposition qui me force à produire une série de portraits. Plus je dessine, plus je me sens bien, plus je m’améliore et plus je ne peux plus faire face à l’évidence. 

« J’ai un nouveau rêve, celui de vivre de ma passion. Le rêve d’avoir la sensation de ne pas travailler un seul jour de ma vie en faisant ce que j’aime et qui m’anime. 

 Je vais devenir tatoueuse, je suis plus déterminée que jamais. » 

Je m’entraîne sur peaux synthétiques intensément en parallèle de mon travail en 2023.
Il a fallu attendre mai 2024 pour démissionner après le refus d’une rupture conventionnelle. Je pars donc pour 4 mois de CDD au milieu de la France, et je tourne enfin la page du métier d’orthoptiste en août 2024. Maintenant c’est certain, je vais devenir tatoueuse.

Je me suis rendue à de nombreuses convention de tatouage durant toute l’année 2024 comme le mondial du tatouage (le planétarium) à Paris. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai osé montré mon book aux meilleurs mondiaux. J’ai eu d’excellents retours et d’énormes encouragements. Extrêmement touchée, j’apprends à prendre confiance en moi.

Mondial du tatouage
Planétarium
Paris 2024

J’ai rencontré des tatoueurs passionnés et bienveillants ainsi que très talentueux en faisant le tour des salons de Montpellier et de ses alentours, à la recherche d’un apprentissage.

 Malheureusement le contexte actuel fait que trouver un apprentissage en tatouage est très difficile, surtout en réalisme. À ma surprise en revanche, on me soutient, on m’encourage à continuer, à ne rien lâcher et aller plus loin ! Certain n’ont pas de doutes sur mon potentiel et me conseillent même de me lancer seule au lieu d’attendre la saint-glinglin de trouver un apprentissage…

En attendant, j’ai la chance de pouvoir commencer à tatouer sur mes amis chers qui me donnent leur confiance.

Premiers tatouages

Aujourd’hui je suis en stand-by : je me laisse 2 mois pour trouver un apprentissage.  Je continue de me former en autodidacte en attendant. Si aucune opportunité n’abouti alors je n’attendrais pas pour faire de cette passion mon métier ! J’ai avancé sur le plan personnel, je n’ai plus peur de prendre des risques et d’échouer. Je lancerais mon salon et m’épanouierai.

Je vais continuer à écrire des articles sur ce site, car le tatouage me passionne: il allie mon intérêt pour le corps humain et la biologie à ma passion pour l’art.

Comprendre la peau, les mécanismes de l’immunité et de l’inflammation qui sont sollicités pendant et après l’acte de tatouage… Comprendre la reproduction et le vieillissement cellulaire. La chimie des pigments des encres, ces corps étrangers que l’on injecte dans les cellules dermales… Autant de sujets que de créativité des designs de tattoo !

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